Le café, bientôt une denrée rare ?
Le Vif 24/12/2014
Le géant sud-américain, d'où provient un tiers du café mondial, a cueilli 45,3 millions de sacs de café de 60 kg en 2014, soit 7,7% de moins que l'an dernier, a indiqué mardi le ministère de l'agriculture. En ne prenant en compte que l'arabica, la chute dépasse les 15%, avec une production de 32,3 millions de sacs. "Cette récolte avait tout pour être record car beaucoup de plantations étaient neuves et les caféiculteurs avaient investi pour augmenter la productivité. Fin 2013 on imaginait une production de 60 à 65 millions de sacs!", se souvient Gil Barabach, consultant pour le cabinet Safras e Mercado. Mais le climat a assombri les perspectives dès les premières semaines de 2014. Une sécheresse historique a frappé le sud et le centre-sud du Brésil, principales régions caféières du pays, et s'est prolongée jusqu'en novembre. L'arbuste de café a un cycle de production biennal : il a développé en 2014 les branches et les fleurs qui donneront les grains de 2015.
Les gelées qui ont frappé l'état du Parana ont également contribué à diminuer la production 2014 : la récolte dans cette région a diminué de deux tiers par rapport à 2013, selon les chiffres de la Conab (Compagnie nationale d'approvisionnement). Anticipée par les marchés, la faible récolte brésilienne a dopé les prix de l'arabica : ils ont augmenté de moitié en 2014. Ce mercredi, sur le ICE Futures US de New York, la livre pour livraison en mars valait 171,35 cents. Les plantations de robusta, situées dans des zones moins affectées par la sécheresse, ont donné 20% de grains de plus que l'an dernier mais représentent moins d'un tiers de la production de café du Brésil. En 2015, année basse du cycle biennal du café, "la production devrait être similaire à celle de 2014", estime Gil Barabach. Cette année mouvementée a également affecté les stocks du Brésil, principal producteur et exportateur mondial du grain noir. Le Brésil, immense pays-continent, est le premier producteur et exportateur de café de la planète. Les plantations s'y étendent sur 19.177 km2, d'après le dernier relevé de la Conab, soit presque autant que la superficie de la Slovénie.